par Georges Gastaud, secrétaire du PRCF 62, et Vincent Flament, secrétaire du PRCF 59
La lecture des professions de foi communiquées par les listes qui briguent la direction régionale des Hauts-de-France montre clairement qu‘il n’existe en l’état aucune liste apte à défendre la classe ouvrière, l’avenir de notre région populaire et, plus globalement, l’avenir de la République une et indivisible que menace la marche à l’ultra-régionalisation de la France.
Pas question naturellement, de baisser la garde à l’encontre du Rassemblement lepéniste alors que la fascisation galope dans notre pays (officiers généraux appelant à un coup d’Etat dans « Valeurs actuelles », policiers soutenus par Darmanin, Hidalgo et Roussel alors qu’ils manifestent sous les fenêtres du Parlement pour obtenir le « droit » de contourner la Constitution, appel au meurtre anti-insoumis lancé par un blogueur fasciste, agression contre la CGT dans le défilé du PRemier Mai, empilement sans fin de lois liberticides…). Il faut expliquer aux ouvriers qui déclarent « on n’a jamais encore essayé le RN » que oui, on a essayé cette sorte de gens durant l’Occupation avec les énormes souffrances et le déshonneur pour notre pays qui s’en sont suivis. L’ennemi de l’ouvrier français n’est pas l’ouvrier « musulman » mais le grand patron « français » qui, depuis trente ans, a divisé par neuf le nombre d’ouvriers travaillant chez Renault en se servant de cette UE si favorable aux délocalisations. Cette UE qu’acceptent désormais ouvertement, de même que les accords de Schengen et que l’euro, les faux patriotes Marine Le Pen et son candidat régional.
Pas question pour autant de voter Xavier Bertrand, l’ex-ministre de la Santé de Sarkozy qui a organisé la casse maastrichtienne de l’hôpital public, qui veut reporter à 65 ans l’âge de la retraite des travailleurs (c’est-à-dire en réalité, baisser énormément les pensions: car qui travaillera EN BONNE SANTE jusqu’à 65 ans?) et qui veut surtout se servir de la Région pour accéder à l’Elysée en y portant à plein le programme du MEDEF.
Ne parlons pas de Pietrazsewski et de Dupont-Moretti, les hommes de la Macronie qui acceptent de facto la délocalisation finale de Renault (les fusions capitalistes mondiales de Renault et de PSA conduisent par ex. à la fermeture de la FM, principale usine métallurgique du Pas-de-Calais) et qui, alors même que la pandémie n’est pas finie et que tant de gens sont morts sans soins véritables à la maison durant celle-ci faute d’équipements médicaux et hospitaliers suffisants, ne pensent qu’à diminuer les indemnités chômage et qu’à relancer l’odieuse contre-réforme des retraites voulue par l’UE. Pas une voix ouvrière pour ces créatures du grand patronat et de l’Union européenne supranationale!
On pourrait être tenté par le décorum de Lutte ouvrière (tract en rouge, faucille et marteau, les trotskistes n’y vont pas de main morte pour récupérer les communistes désorientés par l’allégeance du PCF de Roussel à la liste verte et socialiste!). Mais en réalité, on découvrira en lisant leur profession de foi que les mots « Europe » et « Maastricht » n’y figurent pas. Et pour cause, Lutte ouvrière a trahi la classe ouvrière en 1992 en appelant à s’abstenir sur l’odieux Traité de Maastricht: or il n’aura manqué que quelques centaines de milliers de voix pour que le NON, massif chez les ouvriers à l’appel du PCF de Marchais et de la CGT de Krazucki, ne l’emporte. Mais les trotskistes ont toujours méprisé la revendication d’indépendance nationale alors que durant la guerre, les ouvriers communistes, mineurs en tête, furent les fers de lance de la libération nationale… Il est triste de constater que L.O. n’a toujours rien compris à la phrase de Jean Jaurès, « l’émancipation nationale est le socle de l’émancipation sociale »… Bref, pas une voix pour ces suppôts déguisés de l’Europe supranationale.
Enfin, la liste verte Karima Deli est carrément un vote indécent pour un militant ou pour un électeur communiste, voire pour un vrai républicain même si, parce qu’ils préfèrent la lutte des places à la lutte des classes, les amis de Fabien Roussel ont rallié cette liste dirigée par le PS maastrichtien et par les Eurofédéralistes verts. Avant de voter pour Mme Deli, il faut savoir que cette eurodéputée verte préfère le tout-globish au français pour s’exprimer à Strasbourg, et que son parti « Europe-Ecologie-Les Verts » (EELV) milite pour le dépassement de la nation française et pour sa dissolution dans les Etats-Unis d’Europe. Or une Europe fédérale des régions se substituant à la France indivisible signifierait la mort pour tous les acquis ouvriers obtenus dans le cadre national, voire la fin de la langue française en tant que langue officielle commune de la République: avec le PS, avec les députés du PCF et LAREM, les députés verts ne viennent-ils pas de voter la loi Molac, du nom d’un député macroniste et autonomiste breton qui veut éliminer l’article II de la Constitution (« la langue de la République est le français ») et détacher à petits pas la Bretagne de la France. Bref, voter pour cette liste verte dont la profession de foi n’a absolument rien de socialiste, de communiste, ni même de républicain, c’est se prononcer à son insu pour le démantèlement de la République: joli « progressisme » en réalité !
Bref, de tels politiciens dénués de principes anticapitalistes et républicains élémentaires ne sont pas des amis des travailleurs mais des ennemis jurés de la République indivisible dont la fin signifierait la fin des statuts nationaux, des concours publics nationaux, des conventions salariales nationales, du Code du travail national unique, des services publics d’Etat, de ce qui subsiste de l’industrie en France, de l’Education nationale, d’Electricité de France (dont les Verts sont un ennemi historique!), de la Société Nationale des Chemins de Fer, etc.
Plus globalement, alors que des millions de travailleurs s’apprêtent à s’abstenir massivement lors des prochaines régionales, ne faut-il pas saisir l’occasion en boycottant le scrutin de DELEGITIMER cette élection dont la grande bourgeoisie attend surtout la validation par le peuple français du découpage antipopulaire, antinational et antirépublicain du territoire français en Grandes Régions qui ne sont rien d’autre que la transposition hexagonale des Länder allemands.
Si l’on tient vraiment à voter à cette occasion, notamment pour valider la participation au scrutin départemental (le PRCF refuse le triptyque européiste « UE/Grandes Régions/Métropoles et défend le triptyque issu de la Révolution française « Etat-nation, département, communes »), que l’on glisse donc dans l’urne, lors des départementales, un bulletin blanc ou mieux, rouge, orné de cet emblème ouvrier et paysan que tous, les Le Pen, les Bertrand, les Dupont-Moretti (qui a l’audace dans son livre autobiographique de se réclamer d’une grand-mère communiste), les Deli, veulent interdire? Sauf si naturellement il existe ici ou là des « tickets » de gauche indépendant du PS et des Verts comme c’est le cas de Gautier Weinmann et de ses colistiers sur Hénin-Beaumont.
C’est en participant aux manifs populaires prévues en juin et en septembre, et surtout, en aidant le PRCF à reconstruire un parti communiste digne de ce nom en France, que nous défendrons l’avenir de la classe ouvrière, de notre pays – qu’il ne faut pas laisser vendre à la découpe par les eurofédéralistes – et l’avenir du socialisme véritable dans notre pays.