Même si cette presse a le plus souvent ignoré les activités du PRCF national et régional, le PRCF 59 regrette la disparition de Liberté-Hebdo qui fait suite à l’absorption par ce dernier de Liberté 62 et de sa ligne initialement antirévisionniste et euro-critique. Sans entrer dans le détail des analyses portées à ce sujet par le SNJ-CGT national et par sa section de Liberté-Hedbo, nous ne pouvons qu’observer que partout, les mêmes causes ont produit, produisent et produiront les mêmes effets: la dérive politique initialement eurocommuniste et anti-léniniste, et pour finir, européiste, antisoviétique et plus du tout communiste du PCF devenu PCF/PGE a désarmé politiquement et idéologiquement ce parti, l’a coupé de la classe ouvrière, l’a placé à la remorque du PS et l’a même récemment compromis dans le soutien à l’armement atlantique du régime pronazi et néo-bandériste de Kiev, même si Liberté-Hebdo continuait encore de jouer son rôle honorable de relais des luttes sociale. Néanmoins, cette dérive politique globale ne pouvait qu’avoir de graves conséquences sur l’audience de l’ex-presse communiste issue de la Résistance et de la Libération, de la Marseillaise à Liberté-Nord en passant par l’Echo du centre, récemment liquidé lui aussi. »Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire« , écrivait Jaurès, le fondateur de l’Humanité. Le courage aujourd’hui, c’est, à contre-courant de l’idéologie euro-atlantiste qui domine aujourd’hui, y compris dans la gauche établie et dans la direction du PCF-PGE, de défendre une alternative populaire, patriotique, pacifique et antifasciste pour notre pays en remettant « le monde du travail au centre de la vie nationale » comme y appelaient les inspirateurs communistes du programme du CNR.
Nous relayons ce communiqué du bureau national du SNJ CGT sur la liquidation de Liberté Hebdo.
« Liberté Hebdo » : une prompte liquidation
La liquidation judiciaire de Liberté Hebdo est effective depuis un jugement du 3 juillet du tribunal
de commerce de Lille. Cette décision acte la disparition d’un journal qui a porté pendant des
décennies les voix progressistes du monde politique, syndical, associatif, culturel… Liberté Hebdo
manquera cruellement dans le paysage médiatique régional. Ses équipes avaient beaucoup œuvré
ces dernières années pour sa survie.
Treize salariés reçoivent en ce moment les courriers en recommandé du liquidateur judiciaire, les
convoquant à un entretien préalable à licenciement pour motif économique. Mais de son côté, la
direction n’a pas daigné informer les salariés – au moins un certain nombre d’entre eux – du
jugement du tribunal de commerce et même de la tenue de l’audience. Le rédacteur en chef lui-même n’en a eu connaissance qu’après coup, en se rendant de sa propre initiative au greffe du
tribunal, puis à l’étude du liquidateur, dont il venait ainsi d’apprendre la nomination.
A ces défauts d’information s’ajoutent une série de manquements qui donnent l’impression d’un
« enterrement » dans la précipitation. Dès la convocation des salariés à une réunion le 26 juin
- envoyée à peine 48 heures plus tôt, en plein week-end -, la direction évoquait déjà sa décision
« d’engager une procédure de liquidation judiciaire ». Alors qu’un tel acte n’appartient qu’au
tribunal de commerce et que la déclaration de cessation de paiement n’était même pas encore
déposée.
A cette même réunion, les salariés présents ont appris que l’édition du vendredi 30 juin ne serait pas
publiée. L’élection du « représentant des salariés » s’est faite dans la foulée, alors que l’article L621-
4 du Code du commerce et le décret qui le complète, précisent que cette élection doit se tenir dans
les dix jours qui suivent le jugement d’ouverture de la procédure.
Si elle n’a pas eu le temps d’informer les salariés de l’audience au tribunal de commerce, la direction
du journal a en revanche pu envoyer un courrier à ses six mille lectrices et lecteurs. En réalité, la
reprise d’un communiqué du président de la SNLE, société éditrice de Liberté Hebdo, déjà publié
sur le compte Twitter du journal.
Informer les lectrices et lecteurs de la disparition du titre, à cause de l’impossibilité de « retrouver,
dans un temps raisonnable, l’indispensable équilibre économique » malgré un « plan de relance » et
d’une nouvelle formule lancée en mars, c’est logique. Mais en profiter pour incriminer la section
SNJ-CGT du journal, qui aurait mené une « injuste campagne », voilà qui est plus gênant. Plus
choquant encore, la mise en cause personnelle d’un journaliste pigiste dessinateur de l’équipe, qui a
commis le crime de lèse-majesté d’illustrer une pétition exposant des revendications internes, en
utilisant ce qu’il pratique le mieux… la caricature.
Bref, une désagréable impression de règlement de comptes, qui a déjà valu au dessinateur des
messages vengeurs. Un comble quand on connaît le nombre de dessins – le SNJ-CGT en sait
quelque chose – que ce dernier a réalisés gratuitement, pour toutes sortes de causes progressistes.
Un comble, également, quand on sait que son dessin hebdomadaire avait été supprimé dès le
premier numéro de la nouvelle formule de Liberté Hebdo, heureusement rétabli après avoir protesté
du sort qui lui était réservé.
Le SNJ-CGT a déjà exposé (lire notre communiqué) les conditions dans lesquelles le « plan de
relance » et la nouvelle formule ont été mis en place à Liberté Hebdo, ainsi que les légitimes
revendications de la section SNJ-CGT, portant principalement sur l’application élémentaire du Code
du travail et de la convention collective des journalistes.
Le SNJ-CGT restera attentif à ce que les droits de l’équipe de Liberté Hebdo soient respectés dans
cette procédure de liquidation.
Le lien de l’article originale du SNJ CGT : https://snjcgt.fr/2023/07/06/liberte-hebdo-une-prompte-liquidation/