Après cinq années de violence de classe inédites orchestrées par le despote Macron, ce dernier vient d’être réélu « président de la République ». Une réélection qui, comme il y a cinq ans, doit d’abord au rejet de sa partenaire électorale Marine Le Pen, qui progresse malgré tout trop fortement, notamment parmi les milieux populaires (notamment parmi les ouvriers et les employés), sans toutefois être en mesure de capter l’immense « tempête sociale et politique » tant crainte par l’oligarchie euro-atlantique (dont Le Pen fait également partie).
Première bonne nouvelle : la défaite de Le Pen
Le Pôle de Renaissance communiste en France salue cette nouvelle défaite de la candidate du prétendu « Rassemblement national », non seulement pour éviter un terrible appel d’air pour les groupes fascistes et néo-nazis de France prêts à ratonner les travailleurs immigrés et/ou musulmans, et demain les communistes et les syndicalistes, qu’aurait provoqué un succès de Le Pen (que celle-ci le souhaite ou pas), mais également pour les travailleurs électeurs de Marine Le Pen qui auraient été dupés par un programme de casse sociale compatible avec les desiderata du MEDEF, mais aussi de Francfort, Bruxelles, Berlin et Washington, la grande prêtresse de l’extrême droite refusant de sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN intégralement et, plus encore, du capitalisme. En outre, une victoire de Le Pen aurait décuplé l’euro-fascisation de la France et les attaques contre les communistes, les syndicalistes de combat et l’ensemble des forces républicaines et progressistes défendant l’héritage des droits de l’homme – combattus par l’extrême droite obscurantiste et xénophobe – et les Lumières.
Deuxième bonne nouvelle : une forte abstention
Pour autant, hors de question de se réjouir de la réélection de Macron, dont l’illégitimité populaire, déjà réelle il y a cinq ans, s’est considérablement accrue, ce qu’illustre le rejet massif du despote par les travailleurs des classes populaires et des couches moyennes en voie de paupérisation, un score moindre qu’en 2017 et l’abstention la plus élevée depuis 1969. Et pour cause, après cinq années de destruction des services publics, de démantèlement des conquêtes sociales et du « produire en France », d’arasement des libertés publiques, de répression féroce (envers notamment les gilets jaunes et les syndicalistes de combat), de stigmatisation des musulmans sous couvert de « lutte contre le séparatisme » (tout en saccageant la laïcité), de dislocation de la République une et indivisible, d’évaporation de la France, etc. Et la promesse de poursuivre sur le même rythme à travers la destruction des allocations chômage et des retraites par répartition (avec un âge de départ à 65 ans), le « saut fédéral européen » et le « pacte girondin », la mise en place d’une armée européenne arrimée à l’OTAN pour mener la guerre contre la Russie et la Chine, etc.
Refusons le consensus eurolâtre
La réélection de Macron rassure les forces du Capital qui ont tout mis en œuvre afin de verrouiller cette mascarade électorale, au cours de laquelle des sujets centraux pour l’avenir des travailleurs n’auront pas été évoqués, à commencer par le rapport à la mortifère UE du Capital ; et de fait, aucun des douze candidats officiels (Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon inclus) ne proposait ne serait-ce que la menace du Frexit, comme sut le faire le candidat de l’« Union populaire » en 2017. En un sens, la réélection de Macron est une prime au programme le plus cohérent dans son ambition de dissolution totale de la France et de la République une et indivisible dans « l’Empire européen » (Bruno Le Maire) vassalisé à l’impérialisme états-unien, le tout en assurant les intérêts du bloc bourgeois craignant une confrontation radicale avec le monde du travail qui conduirait au Frexit progressiste.
Malheureusement, contrairement à 2017 où il sut incarner un vrai projet alternatif patriotique et populaire avec son slogan « l’Europe, on la change ou on la quitte ! », Jean-Luc Mélenchon a capitulé sur le rapport à l’UE, au FMI, à la République une et indivisible (et vive « l’autonomie de la Corse » ouvrant la voie aux indépendantismes ethno-différentialistes !), à la réindustrialisation (raillée dans le discours du 5 décembre 2021 à Nanterre), etc., opérant un « centrage » euro-compatible porteur de graves (dés)illusions. Pis : en sollicitant les faux « écologistes » atlantistes, fédéralistes, européistes et anticommunistes pour les législatives et en ouvrant la voie à un possible dialogue avec de faux « socialistes », l’« Union populaire » prend le chemin de la résurrection de la désastreuse « gauche plurielle », avec le risque d’un discrédit irréversible et définitif de ce qu’il reste de la « gauche » aux yeux des travailleurs, ouvriers et employés laminés par l’ordre euro-atlantique en tête.
Non au retour de la « gauche plurielle » !
Alors que le camp du Capital ne cesse de se radicaliser dans un sens de plus en plus fascisant, xénophobe, antipopulaire et antipatriotique, l’heure n’est plus aux illusions « social-démocrates » et aux demi-mesures niant la réalité des institutions euro-capitalistes dans le cadre d’un incompréhensible et inapplicable « opt out », encore moins à une entente avec les forces soi-disant de « gauche » responsables du marasme politique et social dans lequel sont plongés les travailleurs depuis plus de quatre décennies. L’heure est à la préparation de la « grande explication » qui pourrait rapidement advenir avec les tenants d’un ordre profondément discrédité aux yeux des travailleurs (notamment en outre-mer) et alors que s’accentue la « tempête politique et sociale ». Car comme le disait Lénine : « C’est seulement lorsque « ceux d’en bas » ne veulent plus et que « ceux d’en haut » ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher. Cette vérité s’exprime autrement en ces termes : la révolution est impossible sans une crise nationale (affectant exploités et exploiteurs) ».
Les tâches immédiates de militants franchement communistes
La situation de la France correspond à ce juste et implacable constat. Mais pour cela, il ne suffit pas qu’existent des conditions objectives poussant à la révolution, il faut aussi des conditions subjectives, c’est-à-dire des organisations de classe déterminées et capables de donner au mouvement ouvrier et populaire son rôle d’animateur central du mouvement révolutionnaire. En effet, alors que, pour l’essentiel, les états-majors syndicaux confédéraux sont restés l’arme au pied durant la campagne présidentielle (et cela en pleine marche vers une guerre impérialiste potentiellement mondiale et en pleine érosion du pouvoir d’achat des salaires !), alors que certains ont rallié Macron au second tour sans même exiger de lui le retrait du projet de retraite à 65 ans, les communistes fidèles à Marx, les véritables militants d’une France franchement insoumise à l’UE-OTAN, les syndicalistes de lutte et de terrain, les patriotes républicains refusant à la fois l’Anti-république lepéniste et le projet « post-national » de Macron-Hollande-Sarkozy-Jadot, doivent saisir d’urgence qu’il faut résister d’arrache-pied et tout reconstruire dans ce pays :
• reconstruire un parti communiste et une jeunesse communiste de combat que ne sera plus jamais le PCF ; sans cela, la classe ouvrière, la jeunesse populaire et le monde du travail ne pourront pas redevenir les sujets centraux du changement de société. C’est à cette renaissance du vrai parti communiste que s’emploient le PRCF et la JRCF : communistes, JC, rejoignez-nous maintenant car « l’histoire ne repasse pas les plats » (Marx) ! ;
• reconstruire un grand syndical
isme de classe et de masse qu’ont tenté de paralyser les états-majors syndicaux euro-formatés alliés aux dirigeants jaunâtres de la CFDT. A l’action pour un grand Premier Mai contre Macron, mais aussi pour les revendications, pour la paix et la désescalade à l’Est, contre l’OTAN, pour l’Europe des luttes et CONTRE l’Etat fédéral européen du capital ! ;
• construire une large Alliance patriotique, populaire, pacifique, antifasciste et écologiste portant à la fois la lutte résolue contre l’extrême droite, pour le Frexit progressiste, pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie, pour une VIe République sociale et souveraine, pour la coopération internationale et pacifique entre tous les pays de tous les continents ;
• reconstruire un large Mouvement communiste international, un fort camp anti-impérialiste, une large alliance nationale et mondiale pour les Lumières faisant échec à la fascisation et à la militarisation galopante des consciences.
Plus que jamais, l’Alternative Rouge et Tricolore proposée par le PRCF est la seule alternative crédible pour qu’advienne enfin le Frexit progressiste dont les travailleurs de France ont URGEMMENT besoin !