Grosse affluence à Lille (50 000 personnes) comme partout ailleurs en France (au moins 2 millions) ce 19 janvier contre le plan Macron de report de l’âge de la retraite à 64 ou 65 ans – en attendant pire, car la Commission européenne exige la retraite à 67 ans partout dans l’Union européenne, et en Allemagne, pays-locomotive de l’U€, les salariés se battent maintenant contre un projet de report à… 70 ans ! Face à cette gigantesque arnaque sociale, les manifestations sont du niveau de celles de 1995 et 2003 contre des plans déjà censés « sauver le système de retraite par répartition » (traduire : le détruire petit à petit).
La Confédération Générale du Travail à elle seule constituait la moitié du cortège, dont elle avait logiquement pris la tête – la CFDT, qui avait eu le culot de demander cette place (!), se retrouvant tout aussi logiquement en queue de défilé après le refus de l’Union départementale CGT. Un quart de la manif était composé de militants FSU. A noter, la présence de nombreux jeunes, preuve que les nouvelles générations sont conscientes que, si cela continue, elles seront purement et simplement privées de retraite !
On regrettera cependant l’aspect routinier du défilé : comme d’habitude, la plupart des manifestants étaient silencieux ou discutaient entre eux, comme si une longue et dure bataille ne venait pas de s’engager. Quelques camionnettes-sono diffusaient tranquillement de la musique. Seule, celle de l’UL CGT de Tourcoing, en tête de manif, lançait des slogans. Les Gilets jaunes et les Sans-papiers eux aussi mettaient de l’animation.
Quant aux militants du PRCF, ils étaient venus avec leurs mégaphones et leurs slogans pour faire le lien entre régression sociale et bellicisme euro-atlantiste : « Retrait total du plan Macron / On ne négocie pas les régressions ! », « De l’argent pour les salaires / Pas pour la guerre ! De l’argent pour les pensions / Pas pour les marchands d’canons ! » etc. Sans parler de la localement célèbre « Canchon des r’traites » sur le fameux air des « biloutes » du carnaval de Dunkerque, avec pour refrain : « Ah ! c’qu’in est heureux d’avoir eun’biell’ retraite ! / Ah ! c’qu’in est heureux de pouvoir s’in servir ! »
Rendez-vous dans les prochaines manifs, en espérant qu’elles se succèdent de plus en plus vite jusqu’à devenir quotidiennes dans le cadre d’une grève générale illimitée, seul moyen de faire reculer Macron, comme l’a montré l’action gagnante de 1995 contre le plan Juppé, et a contrario, les actions perdantes de 2003, 2010 et 2019, après que la CGT, imitant la CFDT et FO, eut adhéré à la Confédération Européenne des Syndicats – cet organisme financé par Bruxelles qui exigea préalablement de la grande centrale française de lutte de classes qu’elle supprime de ses statuts la socialisation des moyens de production (rien que ça !).
Fort heureusement, certaines fédérations comme celles de la Chimie, ou des Mines et de l’Energie, ainsi que des Unions départementales comme celle des Bouches-du-Rhône, refusent publiquement de continuer à chercher l’union à tout prix avec la CFDT (qui s’est déclarée opposée à la réforme des retraites… mais aussi à la grève reconductible, pour faire mine de lutter tout en préparant la défaite) ! Ainsi, un calendrier de lutte alternatif pour la victoire a vu le jour, avec une grève de 48h dès les 26 et 27 janvier, une de 72 heures à partir du 6 février, etc.
TOUS ENSEMBLE ET EN MEME TEMPS, GREVE GENERALE INTERPRO RECONDUCTIBLE JUSQU’A LA VICTOIRE !