Ah, l’Union européenne, ses valeurs, son humanisme ! C’est tellement beau qu’on se demande comment on peut ne pas en faire partie, comme les Parisiens de Montesquieu se demandaient comment on pouvait être persan. Au fond, pour ne pas être citoyen de l’UE, il faut être un peu pervers. Et cela mérite sanction. Plusieurs étudiants du Nord l’ont appris à leurs dépens…
Le 30 novembre 2018, Edouard Philippe, alors Premier ministre, décidait d’autoriser les universités à faire exploser les droits d’inscription des étudiants d’une nationalité étrangère à l’UE : 2 770€ en licence (au lieu de 170), et 3 770€ en master-doctorat (au lieu de 243) !
Pris à la gorge par le système d’autofinancement voulu par Bruxelles et mis en place en France par la loi LRU de 2007, beaucoup de présidents d’universités ont sauté sur l’occasion, quitte à écarter nombre d’étudiants africains incapables de débourser une telle somme (mais pourquoi s’encombrer de quinze Sénégalais quand on peut faire cracher autant d’argent à un seul Etasunien ou à un seul Suisse ?).
Le piège se referme
Le conseil d’administration de l’Université Polytechnique des Hauts-de-France (Valenciennes, Cambrai, Maubeuge, Arenberg) avait cependant préféré n’en rien faire.
Mais le 15 avril 2021, sans que rien ne l’eût laissé prévoir, une commission décida que les étudiants hors-UE qui ne bénéficieraient pas d’exonération se verraient appliquer le tarif maximum !
La plupart d’entre eux, déjà inscrits, se sont retrouvés dans l’incapacité de payer cette somme qu’ils n’avaient pu prévoir, puisque lors de leur inscription en ligne, le champ censé indiquer le montant des frais n’était pas renseigné. Ils en avaient logiquement déduit qu’ils étaient les mêmes que l’année précédente (et que pour tous les étudiants).
Grave erreur ! Voilà ce que c’est que de ne pas être « européen » : on ne comprend pas bien les us et coutumes de cette belle terre d’accueil ! Ces métèques incultes et près de leurs sous furent donc informés qu’ils ne pourraient pas passer leurs examens : on ne plaisante pas avec les valeurs européennes !
Le SELA-CGT passe à l’attaque
Le Syndicat des Etudiants, Lycéens et Apprentis, jeune organisation membre de la CGT, n’est pourtant pas convaincu de la légalité de ce traquenard. Il a donc engagé la lutte pour faire annuler cette décision dont le beau résultat est de faire perdre un an et beaucoup d’argent à des jeunes qui avaient choisi de venir étudier chez nous.
Le SELA a notamment, en décembre 2021, rencontré la direction de l’UPHF, qui a alors prétendu « être persuadée » que les tarifs étaient mentionnés lors de l’inscription en ligne. Voilà donc un président d’université et son équipe administrative qui ne savent pas lire un document administratif !
Face à une telle mauvaise foi, le syndicat a pris contact avec un cabinet d’avocats. Comme des documents prouvent que les étudiants concernés n’ont pas été informés de l’augmentation des tarifs, pour les empêcher de passer leurs examens, il faudrait que l’on promulgue rapidement une loi selon laquelle, en droit français, les extra-européens ont toujours tort. Alors, la France aurait vraiment fait siennes les valeurs de l’UE !
Bonjour.
Je crois que la meilleure solution est dans la rupture avec les traités européens, avec cette UE qui n’est qu’un concept destiné à ruiner le travail des peuples d’Europe, avec la non reconnaissance de la dette de la France envers le FMI !
Je ne crois pas à une social-démocratie énième car le capital est toujours omniprésent ; du fait de l’attitude du PCF, du PS et d’autres partis et organisations de gauche en attentisme vis-à-vis de ces élections présidentielles foireuses, la classe ouvrière et la paysannerie sont dans un recul ; pourquoi ? Simplement parce que bon nombre de Gilets Jaunes et des « convois pour la liberté » sont manipulés par l’extrême droite. A ce tarif, l’économie de marché a de beaux jours devant elle ; mieux que cela, elle a une autoroute.
N’oublions pas que le bras armé du capitalisme est le fascisme !
L’unité sans faille de la classe ouvrière et de la paysannerie, posant la question tôt ou tard de la prise du pouvoir, posant la question tôt ou tard la question de comment satisfaire aux revendications immédiates des opprimés (10 millions de pauvres, 5 millions de chômeurs, des salariés qui dorment dans des bagnoles faute de logements du fait de la spéculation, etc… sans compter Macron et ses sbires qui ont supprimé en pleine pandémie 5700 lits d’hostos), posant la question de l’utilité, voire de la nécessité vitale sociale du travail que les capitalistes sont entrain de détruire, cette unité se fera de toute façon !
Il est toujours intéressant de pouvoir vous lire. Un ami m’a envoyé cette information. Je continuerai simplement de vous lire par Email.
Il faut toujours se tenir informé, ce genre de communiqué ne paraît pas dans la « bonne presse ». Merci