Allocution du PRCF à la manifestation lensoise unitaire contre le génocide à Gaza.

Quelques 150 personnes ont pu défiler dans les rues de Lens. Les prises de parole ont permis d’occuper l’espace public jusqu’à 18h.

Une pétition dénonçant les complicités de Macron et de l’UE circule, elle sera reprise lors de la braderie de Lens dimanche prochain.

Pour ceux qui étaient absents, voici la prise de parole du PRCF, soucieux de placer la question de la paix (y compris dans le débat budgétaire à venir) au coeur de nos luttes.

J ‘interviens ici au nom du PRCF 62 (Pôle de Renaissance Communiste en France), pour vous dire qu’une guerre qui ne connaît aucune limite porte un nom : c’est une guerre d’extermination !


A la question : y a-t-il des limites à la guerre ? Un grand philosophe allemand, dans un texte qui inspire encore le droit international, répondait en substance ceci. La raison voudrait que les Nations éclairées reconnaissent au moins une limite, la plus élémentaire mais aussi la plus impérative. Celle qui interdit
aujourd’hui tout ce qui rendrait impossible la paix de demain, tel l’assassinat politique ciblé, a fortiori lorsqu’il s’agit… de négociateurs, comme ce fut le cas à Doha au Quatar, le 9 septembre dernier où une dizaine de missiles balistiques israéliens faisaient 7 morts et plus de 20 blessés. Faute de quoi, il s’agit d’une guerre d’extermination dont la seule issue sera la paix des cimetières, appelée hypocritement par le premier ministre Netanyahou : la paix par la force !


Cette absence de ligne rouge, où tout devient permis, n’est hélas pas une première dans l’histoire, où le plus fort prend toujours pour cible les femmes et les enfants, et désormais en Palestine, les
soignants et les hôpitaux, les journalistes et tous ceux qui témoignent du génocide en cours, telle la photographe Fatima Hassouna qui n’a pu se rendre au festival de Cannes, car opportunément assassinée avec ses proches, à dessein et de manière ciblée, le 16 avril à Gaza. Elle avait 25 ans ! Le peuple palestinien rejoue la tragédie d’un Guernica des temps modernes, où c’est encore et toujours les civils qui meurent sous les bombes. Pas de limite ! Et nous sommes bien placés en Europe, pour savoir que lorsqu’une nation s’arroge ce droit de mort sur les enfants, comme sous les bombes nazies en avril 1937 pour écraser la jeune république espagnole, ça ne présage rien de bon pour les civils du
monde entier, civils qui rappelons-le, feront l’essentiel des 60 millions de victimes de la seconde guerre mondiale (Shoah comprise…) !


Aussi, défendre le peuple palestinien de Gaza et de Cisjordanie, dans son droit à vivre tout simplement, c’est se défendre nous-mêmes ! Car dans un monde où la première puissance militaire soutient et arme le génocide en cours, il faudrait être fou ou inconscient pour se croire à l’abri. A plus forte raison lorsque cette puissance militaire redoutable, mais économiquement déclinante et politiquement ultra-réactionnaire, a déjà à son actif depuis 1945, Hiroshima et Nagasaki. Pas de limite ! Car depuis Guernica, l’humanité a désormais le pouvoir de s’autodétruire. Si le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage, l’impérialisme et ses guerres interminables de repartage du monde en constitue la caractéristique majeure, condamnant la paix à n’être qu’un entre-deux-guerres comme l’avaient vu chacun à leur manière, Jaurès et Lénine au début du siècle dernier. Hélas, le prochain conflit de haute intensité auquel on nous prépare, entendez, la prochaine guerre mondiale, sera – si nous ne l’empêchons pas… – la dernière. Pas de limite !


Sans illusion aucune sur l’UE et son soutien aussi tardif qu’inefficient et hypocrite à la Palestine, nous aurions tort de nous réjouir de la course à l’armement dictée par l’OTAN, qui assèche nos finances publiques déjà mise à la diète par la course aux profits, orchestrée par notre ploutocratie bruxelloise. A chacun ses oligarques. Car les impérialismes sont en guerre aussi contre leurs propres populations et l’UE capitaliste – qui n’a pas attendu Trump pour être vassalisée par les USA – ne fait pas exception à la règle. Seul le combat universel pour la paix peut unifier nos luttes, toutes nos luttes : contre le génocide à Gaza, mais aussi contre la dérive austéritaire et donc belliqueuse et autoritaires, de nos
« démocraties » bourgeoises. Alors unissons nos luttes et nos drapeaux. Opposons la paix et le désarmement aux guerres militaires et donc sociales faites aux peuples, et qui sont en réalité
les deux faces d’une même pièce. Et sauvons Gaza ! Mieux, sauvons nous en sauvant Gaza et la paix mondiale. Mettons fin à cet ordre mondial inégalitaire, fascisant, unilatéraliste et exterministe qui n’a que trop duré. Le 21e siècle, instruit des expériences du passé, sera socialiste ou ne sera pas !


« Socialismo o muerte, venceremos », le socialisme ou la mort, nous vaincrons !