Intervention de Jean-Luc Lambert pour le 1er mai 2025 à Calonne-Ricouart

A Calonne-Ricouart

1er-Mai

Une dimension inédite

En ce 1er-Mai, la municipalité a innové à travers la mise en perspective de parcours de militants syndicaux. L’occasion d’ouvrir un débat sur le sens à donner à cette cérémonie. Fête du travail ou Journée internationale pour les droits des travailleurs et travailleuses ?

En ce jeudi 1er mai 2025, au pied du chevalement-potence Pierre-Overney, deux approches distinctes se sont complétées. Si Maurice Coffin, au nom de l’association des Médaillés du travail de Calonne-Ricouart ? a naturellement privilégié la notion de Fête du travail appréhendée comme « un jour de reconnaissance pour ceux et celles qui s’investissent avec passion dans leurs métiers », Jean-Luc Lambert, conseiller municipal, et Jacques Kmieciak des Amis de Joseph Tournel ont préféré snober cette appellation popularisée, dès 1941, par le maréchal Pétain.

Un engagement payé au prix fort

« Pour nous, la Fête du Travail renvoie trop aux exactions du régime collaborationniste de Vichy qui l’a instaurée comme telle. Le concept de Journée internationale pour les droits des travailleurs et travailleuses est plus conforme à l’esprit du 1er-Mai impulsé par la IIe Internationale en 1889. Le maréchal Pétainsemblait soucieux de concorde nationale, le mouvement ouvrier avantageait la lutte des classes », a-t-il été rappelé par les Amis de Joseph Tournel. Cette matinée a ainsi offert l’occasion d’évoquer les parcours de Benoît Broutchoux, Claudinet Fruchart, Thomas Olszanski ou encore Emile Wazny. Autant de syndicalistes à avoir marqué de leur empreinte l’histoire du Bassin minier au cours du XXe siècle. « En ce 1er-Mai, il nous semblait important de revenir sur les épreuves subies par des militants expulsés de France, licenciés et emprisonnés pour fait de grève, ou encore contraint à la misère pour avoir mené des activités pourtant parfaitement légales», a commenté Jean-Luc Lambert.

Une cérémonie filmée

Dénonçant les méfaits de la mondialisation capitaliste et s’indignant de l’accaparation des richesses par une poignée de nantis avides de profits, Ludovic Idziak, maire, a, pour sa part, repris ces deux concepts à son compte, rappelant que le travail était « source de souffrance certes, mais aussi d’épanouissement ». La cérémonie était filmée par l’équipe de la documentariste Aurore Froissart qui travaille sur l’histoire des luttes dans le Bassin minier avec l’espoir d’une diffusion sur une chaîne de télévision en 2026. Il y a quelques mois, Aurore Froissart avait déjà sa posé sa caméra au cœur de la cité 3 d’Auchel où aurait vécu Benoît Broutchoux.