Ce vendredi 1er novembre 2024, la maire de la municipalité de Marles-les Mines dans le Pas-de-Calais Karine Deruelle ainsi que son 1er adjoint Nicolas Couvillers à la tête d’une délégation municipale ont salué la mémoire des déportés soviétiques qui reposent dans la commune.
En effet, les déportés soviétiques dans les mines de charbon du Nord-Pas-de-Calais représentent un aspect méconnu de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, une dizaine de camps de prisonniers sont établis par les Houillères collaborationnistes dans le Nord-Pas-de-Calais pour exploiter les mines de charbon. Ces camps utilisent d’abord des prisonniers allemands et polonais puis des prisonniers soviétiques civils et militaires après l’invasion de l’Union Soviétique en 1941. L’un de ces camps de prisonniers se trouvait à Marles-les-Mines où les prisonniers étaient contraints de travailler pour la compagnie des Mines de Marles.
Plus de 10 000 prisonniers furent affectés dans ces camps où les conditions étaient extrêmement horribles pour ces hommes décrits comme des « sous-hommes » par la propagande nazie. Ils sont forcés à travailler plus de 12 heures par jour dans des conditions dangereuses, ils vivent dans des camps insalubres où les maladies sont légion et où la nourriture est insuffisante. De plus, ils font face à des traitements inhumains et à des privations de la part des gardiens appartenant à la milice française ou au mouvement collaborationniste belge Rex fondé par le fasciste Léon Degrelle.
Cependant, ces prisonniers peuvent compter sur les mineurs locaux qui malgré les pénuries et les restrictions font preuve de solidarité avec eux leur apportant discrètement nourriture et vêtements. Des contacts clandestins sont aussi établis entre ces prisonniers et la résistance française qui mène notamment des opérations pour permettre des évasions ou des actions de sabotages dans les mines.
Cette partie de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale est longtemps restée marginalisée en France. Néanmoins, ces dernières années des chercheurs et historiens ont commencé à documenter cette page de l’histoire. Aujourd’hui, des associations comme l’association des Amis d’Edward Gierek qui vise à rappeler le rôle incontournable joué par les travailleurs polonais dans les luttes sociales en France, travaillent à mettre en lumière cette partie de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale encore grandement méconnue avec l’inauguration de monuments commémoratifs ou le recueil de témoignages.